Tribune : pour que la France soit le premier pays à passer toutes ses communes à 30 km/h

Nous, maires de villages, de petites, moyennes ou grandes villes, littorales, de campagne ou de montagne, touristiques ou industrielles, avons fait le choix de limiter la vitesse de circulation à 30 km/h au sein de nos communes. Si nos communes sont l’exception, nous voulons désormais être la règle et demandons à l’Etat de réviser l’article R413-3 du Code de la route pour généraliser le concept de la « ville 30 » à l’ensemble du territoire français.

Publié le – Mis à jour le

En 2005, le maire de Fontenay-aux-Roses limite la vitesse au sein de sa commune à 30 km/h. Depuis, plus de cent maires, dont nous faisons partie, lui ont emboité le pas. Aujourd’hui, au moins un tiers des villes préfectures ont généralisé le 30 km/h.

Nous ne regrettons pas ce choix :

  • des espaces publics plus conviviaux et accessibles invitant aux échanges,
  • une voirie mieux partagée entre les usager·es,
  • une circulation fluidifiée et apaisée, et donc plus sécurisée,
  • une diminution des nuisances sonores et de la pollution de l’air,
  • des commerces de proximité dynamisés…

Des bienfaits qui ne manquent pas et des villes plus agréables à vivre.

Avec une vitesse réduite à 30 km/h, la distance de freinage est raccourcie et le champ de vision élargi, permettant d’éviter plus de 38 % des accidents, tout en diminuant leur ampleur. Les usager·es des mobilités actives se sentent plus en sécurité, invitant au report modal. Or, se déplacer à pied ou à vélo permet de lutter contre le stress et la sédentarité, et donc de limiter les troubles de santé.

En termes de qualité de vie, la diminution de la vitesse à 30 km/h engendre une économie de 7 % de carburant, une réduction de bruit de 2,5 dB en moyenne et améliore l’accessibilité des espaces publics. Cette attractivité et cet apaisement retrouvés participent à faire de nos rues de véritables lieux de vie et de socialisation, facilitant l’accès aux espaces partagés, aux services publics et aux commerces de proximité ; un enjeu de dynamisme de nos territoires.

La généralisation du 30 km/h en ville permet enfin de réduire nos émissions de CO2 de 18 %, participant à la lutte contre le réchauffement climatique et à l’amélioration de la qualité de l’air, et ce, sans réel impact sur les temps de trajet des automobilistes.

Au-delà, selon les singularités propres à chaque territoire, nous portons aussi la demande de pouvoir mener des politiques encore plus ambitieuses, à l’aide de dispositifs comme la zone à trafic limité, la zone de rencontre ou encore les rues et aires piétonnes.

Forts de ces constats, la généralisation du concept de la « Ville 30 » à toutes les communes de France, des plus petites jusqu’aux métropoles, nous semble être une mesure d’avenir pour nos territoires, mesure d’ailleurs défendue par le collectif Place aux piétons et l’Alliance pour le vélo (comprenant la Fédération française des Usagers de la Bicyclette, Vélo & Territoires, le Club des Villes et Territoires cyclables et marchables et l’Union Sport & Cycle).

Ce qui peut paraître avant-gardiste aujourd’hui est pourtant inexorable. En France, la loi n’a eu de cesse d’évoluer, depuis la limitation de la vitesse à 60 km/h en agglomération en 1962. De nombreux pays ont mis en place une limitation de la vitesse à 40 km/h en agglomération et l’Espagne a passé toutes ses voies à sens unique à 30 km/h.
Soyons le premier pays à passer toutes nos agglomérations à 30 km/h !

Clément Rossignol Puech
Maire de Bègles
Vice-président de Bordeaux Métropole

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