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Publié le – Mis à jour le
L’eau et Bègles, c’est une longue histoire d’amour et parfois de désamour. L’eau forme les frontières naturelles de la commune, avec la Garonne à l’est, le ruisseau d’Ars au nord et l’estey de Lugan au sud. À l’intérieur du territoire, un réseau étoilé de ruisseaux constitue la fin de la vallée de l’Eau Bourde. Cette rivière de 22 km de long prend sa source à Cestas et alimente les différents esteys de Bègles et du sud de Bordeaux.
Parfois appelé Ruisseau des Sources, l’Eau Bourde est issue d’une source ferrugineuse et d’une fontaine minérale. Elle vient se jeter dans la Garonne à Bègles, dans un delta d’anciens marécages. Beaucoup ont été asséchés depuis, les esteys enterrés mais la physionomie de la ville est constitutive de ce réseau hydrographique. Il a ainsi marqué l’histoire de la ville : maraichère, industrielle (les sécheries de morue, la papèterie ou encore une brasserie), et populaire avec ses nombreux lavoirs et carrelets de pêche sur la Garonne. Les crues de la Garonne, soumises aux marées et aux fortes précipitations, continuent de marquer certains quartiers.
Dans le Bordelais, on appelle « palus » des prairies inondables. Ces zones humides abritent une biodiversité spécifique. À Bègles, nichée au cœur du parc de Mussonville, une zone humide a été complètement réhabilitée entre 1999 et 2002. Ce plan d’eau d’un demi-hectare et des sentiers de découverte permettent de découvrir ce milieu naturel typique de la vallée de l’Eau Bourde.
Qu’est-ce qu’un estey ?
Le mot estey est un dérivé du gascon ESTÈIR signifiant chenal, petit cours d’eau.
Il désigne les ruisseaux en aval de Bordeaux qui se jettent dans la Garonne.
En 1975, Bègles plage était encore une ferme destinée à l’élevage sur la propriété du château de Francs. À l’occasion des travaux de construction de la rocade, la gravière du terrain est creusée. Alimentée par des forages d’eau souterraine, la gravière se gorge d’eau et devient un petit lac. Dans les années 1980, c’est un lieu de pêche, qui sera progressivement aménagé par la Ville pour y proposer des activités nautiques.
En 1993, la fermeture de la piscine d’hiver pour travaux fait naître l’idée d’un aménagement d’une zone de baignade à l’aide de digues en terre. Du sable est déposé autour du plan d’eau pour créer la deuxième plage urbaine de la métropole. Depuis 2004, près de 200 personnes viennent chaque jour de l’été profiter de cet espace de nature en ville.
La surveillance de la qualité de l’eau de baignade de Bègles plage est essentielle pour garantir la sécurité des usager∙es. Toute l’année, des contrôles visuels du plan d’eau sont effectués par les agent·es municipaux pour surveiller d’éventuelles pollutions. Durant la période de baignade, de début juin à fin septembre, la Ville réalise chaque semaine des prélèvements par des laboratoires agréés, sur plusieurs zones du lac. L’objectif est de contrôler l’évolution du milieu, mesurer tous les paramètres bactériologiques et les cyanobactéries. Présentes naturellement dans tous les plans d’eau, les cyanobactéries peuvent justifier l’interdiction de baignade et des activités nautiques selon leur densité et leur nature. Ce scénario ne s’est jamais produit en période estivale depuis l’ouverture de la baignade, une preuve de la qualité des eaux du lac de Bègles !
Je me souviens, quand j’étais enfant, nous allions faire les foins sur les prés de ce site en bord de Garonne. Après la construction de la rocade, les gens allaient pêcher sur le nouveau lac. Ensuite, une aire de loisirs a été créée pour les Béglaises et Béglais qui ne partaient pas en vacances. Ce site sportif et de baignade a été pensé en complément de la piscine d’hiver inaugurée en 2006.
Franck Joandet – Élu municipal entre 1989 et 2020
Le chemin des sculptures qui borde les rives d’Arcins est une promenade sur des pontons en bois sur pilotis, rythmée par de nombreuses œuvres d’art en métal. Une autre nous entraine le long des berges et permet d’admirer les nombreux carrelets. Enjambez l’estey de Tartifume et vous découvrirez le refuge urbain Les Guetteurs, ainsi que l’association Terre et Océan.
L’île d’Arcins, située au milieu de la Garonne, vient d’être rachetée par Bordeaux Métropole pour en faire profiter les habitant∙es de Bègles et de la métropole. Cette île de 2 km de long et 300 m de large, accueillant un écosystème unique, sera ouverte au public avec l’ambition d’en faire un parc fluvial accessible une partie de l’année.
Avec le projet Bègles-Garonne, porté par l’Établissement Public d’Aménagement Euratlantique, Bègles dessine son avenir côté fleuve. Une concertation avec les habitant·es est en cours. L’objectif est de reconquérir les berges et l’accès à la Garonne et de les végétaliser, en incluant une esplanade piétonne et un itinéraire doux, permettant de relier les quais de Bègles à ceux de Bordeaux, à l’horizon 2036.
Se rendre de Bègles à Bordeaux en bateau sera bientôt possible ! Dès la fin de l’année, la navette fluviale desservira le port de Bègles. Cette ligne de transport en bateau rejoindra Bordeaux-Benauge. Le port de Bègles s’ajoute aux six autres pontons déjà desservis par les bateaux de TBM :
Inauguré le samedi 6 juillet, le pont Simone Veil est unique en son genre. Avec ses 549 mètres de long, ce nouveau franchissement de la Garonne permet de relier les communes de Bordeaux et de Bègles à Floirac. D’une largeur de 44 mètres, il est singulier par sa surface qui accueillera des déplacements doux : 18 mètres de largeur pour les piétons et une piste cyclable, deux voies consacrées aux bus et quatre voies pour les voitures.
La Garonne
Long de 529 km, la Garonne est l’un des plus grands fleuves français. C’est également l’un des plus propres d’Europe. Sa couleur caramel s’explique par la rencontre des eaux douces chargées d’argile avec la marée qui remonte jusqu’à La Réole.