Bègles au temps du confinement

Le 17 mars 2020, le président de la République annonce le confinement du pays en raison de l’épidémie du Covid-19. Bègles se met en ordre de marche, les services municipaux s’adaptent et la population fait preuve d’une solidarité exemplaire.

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Contraint·es de rester à la maison ou exposé·es quotidiennement pour gérer la crise, tou·tes les habitant·es ont dû modifier leurs habitudes, déployer de nouveaux modes de fonctionnement au quotidien, le télétravail, l’école à la maison, les activités, le maintien du lien social et l’entraide. Cet événement collectif vécu dans l’intimité revêt un caractère inédit. Les Béglais·es ont traversé tous ces moments dans des conditions bien différentes et parfois difficiles. Ces deux mois hors du temps constituent un pan d’une histoire commune.

Les services municipaux mobilisés

La ville de Bègles redouble d’efforts pour freiner l’épidémie du Covid-19 tout en maintenant un socle de services publics essentiels à la population. Une attention particulière est portée aux plus fragiles. Une cellule de crise se réunit tous les jours pour adapter les services aux besoins qui émergent.

Accueil des enfants de soignant·es

Dès le 18 mars, la ville de Bègles ouvre un accueil d’urgence pour une vingtaine d’enfants, de soignant·es, leur permettant de se rendre au travail et participant ainsi à l’effort collectif de lutte contre le Covid-19.  

Le CCAS pour les plus fragiles

Le Centre communal d’action sociale de Bègles est pleinement mobilisé pour coordonner les interventions auprès des plus fragiles, et des personnes isolées et vulnérables du territoire.

Un service de portage de repas est mis en place pour garantir un repas de bonne qualité quotidien aux ainé·es béglais·es. Des agent·es volontaires assurent ce service tous les jours, ou encore l’aide aux courses. Le service d’aide à domicile maintient ses missions malgré le confinement.

La police municipale veille

La Police Municipale de Bègles est présente, de jour comme de nuit, pour assurer la sécurité de la population. La prévention pour respecter le confinement représente la première mission.  Des patrouilles de nuit ont été mises en place de façon temporaire, notamment pour prévenir les cambriolages. Les commerces et les pharmacies en particulier sont surveillés.  

Pour les tout-petit·es 

La Ville propos aux familles de jeunes enfants un service téléphonique pour pouvoir échanger sur les difficultés rencontrées au quotidien (relation, sommeil, alimentation…). 

La culture sous les fenêtres

Le service vie culturelle organise un spectacle déambulatoire, Un spectacle à ma fenêtre, pour apporter un peu de joie dans les différents quartiers de la ville avec musique classique, cirque, arts de rue, danse, crieur public.

La bibliothèque chez vous

Fermée, la bibliothèque partage ses coups de cœur lecture, consultables en ligne chaque semaine.

Les jeunes musicienn·es en cours, à distance

L’enseignement artistique de la MMM maintient le lien avec les élèves et assure des cours de musique à distance.

Pratiquer du sport

Les éducateur·trices sportif·ves du service des sports imaginent des “challenges béglais”.
L’objectif : égayer et occuper les journées, prendre un moment pour soi, rester en forme.

Se divertir

Des ateliers créatifs sont proposés : comment jardiner sur son balcon par le Centre social et culturel L’Estey ; un jour une œuvre par le musée de la Création Franche ; des ateliers de percussions corporelles par la Maison Municipale de la Musique.

Occuper les enfants

Ateliers manuels, cuisine ou encore lectures… Pour occuper les enfants pendant le confinement, les coordonnateur·trices périscolaires élémentaires et maternelles de la Ville conçoivent des activités à faire avec les enfants.

Un drive à la place du marché

La Ville met en place un drive marchand pour les commerçant·es des marchés béglais, fermés durant le confinement. Le personnel municipal assure le respect des gestes barrières et des distances nécessaires. Les commerçant·es de proximité béglais ont assuré très tôt un service de livraison pour les personnes les plus fragiles.

Rester informé·es

Dans ce contexte inédit, s’informer est capital. La Ville met en place très rapidement un site internet dédié, un groupe d’entraide sur Facebook, et un Hors-Série du journal municipal avec toutes les informations pratiques. Une astreinte pour les réseaux sociaux est mise en place pour informer la population en temps réel des nouvelles mesures prises par le gouvernement au fur et à mesure de l’évolution de l’épidémie.

Un site pour maintenir le lien

La Ville de Bègles lance un nouveau site internet pour accompagner les Béglais·es dans la période de confinement. Il regroupe des idées et de bons plans. Les propositions émanent aussi bien de la Ville (services municipaux), que d’associations et d’habitant·es du territoire. 
Une page du site est dédiée aux solutions d’approvisionnement, pour aider les plus fragiles et soutenir les commerces locaux.

Un groupe d’entraide sur Facebook

Un groupe Facebook Solidarité Bègles, est créé pour faciliter l’entraide entre les habitant·es. En trois jours, il compte déjà 660 membres. Les propositions affluent, les discussions s’engagent, les bons plans s’échangent.  

Un appel aux dons pour les plus fragiles

La Ville de Bègles lance une collecte de dons auprès des particulier·es afin de venir en aide aux Béglais·es les plus en difficulté. Les fonds collectés seront reversés au Secours Populaire de Bègles pour des aides d’urgence : alimentaire et produits d’hygiène. 

L’objectif de départ de 1 000 €, a été atteint en 24 h. Un don de 5 € permet de financer un colis alimentaire et d’hygiène pour une personne. 5010 € sont finalement collectés, avec 84 contributions et plus de 1000 colis d’aide d’urgence au bénéfice des personnes aidées par le Secours Populaire de Bègles.

La fabrication collective des masques

La fabrication des masques s’organise par des initiatives spontanées de solidarité et d’entraide.  Confections individuelles d’habitant·es, aide à la mise en relation par la collectivité, dépôts et retraits de masques chez des commerçant·es, ou encore productions artisanales de la part d’associations… l’ensemble de la ville s’est engagée pour que chaque Béglais·e bénéficie d’un masque.  

Des élections municipales perturbées

Le premier tour s’est déroulé le 15 mars, à la veille du confinement. Beaucoup étaient inquiets, mais les habitant·es ont su se mobiliser pour tenir les bureaux de vote aux côtés des élu·es.

Pour le 2e tour, le 28 juin, la France est déconfinée, mais reste sous le coup de mesures barrières.

Le soutien aux associations

La Ville prend des mesures pour soutenir les associations béglaises : l’accélération du versement des subventions pour les associations en mal de trésorerie et la suspension des loyers. La Ville propose également son aide pour entreprendre les démarches auprès des services de l’État pour les mises en activité partielle.

Des évènements annulés

La fête de la morue et le carnaval ont dû être annulés. Les fans de rugby restent sur leur fin avec l’annulation du Top 14 alors que l’UBB caracolait en tête du championnat.

La belle histoire

Cathy et Adam, confinés et heureux

Cathy Bordas, 64 ans, est une Béglaise pure sucre. Elle perd son mari quelques semaines avant le début du confinement. Veuve depuis peu, personne à risque pour cause de maladie chronique…
Son fils Vincent s’inquiète pour sa mère à l’annonce du confinement.

« Et là, il a eu une idée géniale ! », s’enthousiasme Cathy.
En effet, Vincent a rencontré au Secours Populaire Adam Ahmat Ali, 21 ans, un jeune réfugié tchadien. L’une a besoin d’une présence et l’autre d’un hébergement.
« Je suis arrivé le 23 septembre 2019. Avant, j’étais dans la rue, dans des squats ou des foyers. Je n’avais pas d’intimité. Ici, j’ai une chambre, je peux me doucher. J’avais des pensées négatives. Avec elle, j’ai trouvé une famille et je me sens très bien », confie Adam.
Depuis le 16 mars, Cathy et Adam vivent ensemble et partagent leur quotidien. « On s’est trouvé un intérêt commun : la couture. On fabrique des masques », expliquent-ils. Adam se charge des courses et Cathy lui apprend les rudiments de la cuisine française. Cathy raconte qu’aujourd’hui, elle a un fils blanc et un fils noir. « Et moi, j’ai trouvé une seconde maman ! »